| Au départ de Borganes je pensais suivre l'itinéraire vers le sud, passant par Reykjavik. En cours de trajet j'ai finalement opté pour un petit détour par le lac Thingvallavatn, dont j'ai beaucoup entendu parlé. L'eau y est, selon les dire, claire comme du cristal. Et c'est peu dire... Malheureusement cette région est une réserve naturelle, impossible de tremper un centimètre carré de néoprène sans une autorisation. L'endroit plongeable n'est certes pas très profond mais il ressemble étrangement aux gorges du val Versasca. Légérement plus étroit, le canyon a cependant la particularité d'être une vèritable banque sous-marine... En effet, depuis fort longtemps, les visiteurs ont pris l'habitude de faire des voeux en passant à Thingvellir... Tiens si j'en lançais une, moi aussi, de ces petites pièces, histoire d'obtenir cette fameuse autorisation...
Un peu après Selfoss, une piste un peu difficile d'une trentaine de kilomètres, me fait découvrir le lac Kleifarvatn et Krysuvyk entourés de mystérieuses fumerolles. C'est un lieu de sources chaudes. Pas une seule habitation, un calme difficilement égalable. Seul le grondement des mares de boues vient nous rappeller que notre terre respire et que nous sommes en train d'avancer sur quelque alvéole pulmonaire entre les champs de lave recouverts de lichens. Il fait un chaud-froid agréable entre les odeurs soufrées.
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A marcher sur le sol vibrant on croirait survoler d'une semelle hésitante une marmite de polenta, prête à vous expulser à tout instant une des ces larmes de maïs brûlant qui vous marque la chair à jamais. Je photographie très près des plaies de la terre, craignant que le déclencheur de mon appareil soit en synchronisation avec cette bouilloire géante. Je dois dire que l'idée d'une plongée dans le lac voisin, d'une température plutôt froide lui, m'effleure l'esprit. J'y reviens dans deux semaines, avec un ami photographe suisse, peut-être prendrai-je le temps d'aller voir ce qui se passe en dessous... |
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